Service d'ordre
Isabelle Sommier, “La CGT: du service d’ordre au service d’accueil”, Genèses, n°12, 1993, p.69-88
Présentation de l’auteur:
Politiste, enseignante en sociologie à l’Université Paris I et directrice du Centre de Recherches Politiques de la Sorbonne, spécialiste du mouvement altermondialiste, Isabelle Sommier a d’abord rédigé une thèse sur la violence d’extrême gauche dans les années 1960-1970, en France et en Italie et s’est intéressée à la mafia et au terrorisme, puis au renouveau du militantisme. L’intitulé précis de sa thèse fut: “La forclusion de la violence politique: ouvriers/intellectuels en France et en Italie depuis 1968".
L’essentiel de ses recherches portent sur les mouvements sociaux et la violence politique.
Elle est l’auteur notamment de La violence révolutionnaire (Paris, Presses de Science Po, coll. “Contester”, 2008) et de La violence politique et son deuil. L’après-68 en France et en Italie (Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1998, 253 p.).
Introduction:
Dans cet article, Isabelle Sommier s’intéresse à la manifestation et sa gestion, son encadrement. Pour cela, elle met en oeuvre une distinction entre organisation d’un mouvement collectif et la violence qui s’y installe. “C’est dans cette perspective que s’entend la création d’un service d’ordre” (p.69).
A travers ce texte, on comprend l’importance, non seulement des forces de l’ordre, mais également du service d’ordre mis en place par les manifestants qui encadre le mouvement. Le service d’ordre, d’après Sommier, est: “une coupure effective entre la manifestation et l’émeute” (p.69).
De facto, le service d’ordre a-t-il un lien avec la pacification des manifestations de ces dernières années?
Tout d’abord, nous commencerons par constater l’évolution et le changement de rôle qu’a effectué le service d’ordre. Ensuite, nous nous pencherons sur le fonctionnement de ce service d’ordre, les relations qu’il entretient, et l’image qu’il véhicule