silvia et arlequin
Marivaux, dramaturge et romancier du XVIIIe siècle est l’un des plus importants moralistes français tout comme la Bruyère. Dans le domaine de la littérature Marivaux n’est pas connu pour ses œuvres, par contre il a écrit plusieurs pièces de théâtre qui ont connu un succès au niveau du public, mais pas au niveau des critiques. Il est metteur en scène et écrivain pour la comédie-italienne. Voltaire invente le terme Marivaudage par rapport aux pièces de Marivaux. Au XVIIIe siècle, ce terme était négatif, ennuyeux. Marivaux a des idées modernes, mais il ne dépasse pas les limites. Dans sa pièce le Jeu de l’amour et du hasard, écrit en 1730, est une pièce de personnages qui jouent des rôles de caractères. Il maîtrise le langage précieux pour les nobles de la pièce et en tire du comique au niveau des valets qui imitent les maîtres. Il nous démontre dans cet extrait, acte II, scène 5, une parodie d’une scène galante interprétée par deux valets Arlequin et Lisette déguisés en leurs maitres Dorante et Silvia. Comment présenter une scène de première rencontre chez des valets? Qu'est-ce qui rend cette scène comique ? Tout d’abord nous montrerons la stratégie de séduction de domestiques en comparaison à celle des maîtres dans un deuxième axe, l’aspect parodique de cette scène et pour finir nous verrons le comique de cette scène.
Premièrement, les aristocrates lorsqu’ils font la cour, ils maîtrisent l’amour courtois. Arlequin n’a pas cette habileté, les domestiques parlent au 1e degré, simple et direct, et les nobles parlent au 2 e degré. Arlequin met Lisette sur un piédestal en tout temps dans la conversation. En un échange, il avoue son amour “ je vous aime… ”. La déclaration d’amour n’est pas basée sur les mêmes principes que Silvia et Dorante. Les domestiques ne font pas la différence entre l’amour et l’attirance sexuelle. Silvia et Dorante prennent toute la pièce pour se le faire entendre, mais ne font pas d’allusion au sexe.