Simone weil
En octobre 1925, elle entre au lycée Henri-IV, où elle va passer trois ans. Elle a pour professeur de philosophie le philosophe Alain, qui demeurera son maître. Simone de Beauvoir, d'un an son ainée, qui croise son chemin en 1926 dans la cour de la Sorbonne, accompagnée d'une « bande d'anciens élèves d'Alain », avec dans la poche de sa vareuse un numéro des Libres propos et L'Humanité, témoigne de la petite notoriété dont elle bénéficiait déjà :
« Elle m'intriguait, à cause de sa réputation d'intelligence et de son accoutrement bizarre... Une grande famine venait de dévaster la Chine, et l'on m'avait raconté qu'en apprenant cette nouvelle, elle avait sangloté : ces larmes forcèrent mon respect plus encore que ses dons philosophiques1. »
Elle entre à l’École normale supérieure en 1928. Elle obtient son agrégation de philosophie en 1931 et commence une carrière d’enseignante dans divers lycées. Au Puy, solidaire des syndicats ouvriers, elle se joint au mouvement de grève de l'hiver 1931-1932 contre le chômage et les baisses de salaire, ce qui provoque un scandale. Syndicaliste de l’enseignement, elle est favorable à l’unification syndicale et écrit dans les revues L’École émancipée et La Révolution prolétarienne. Communiste anti-stalinienne, elle participe à partir de 1932 au Cercle communiste démocratique de Boris Souvarine, qu’elle a connu par l’intermédiaire de Nicolas Lazarévitch.
Elle passe quelques semaines en Allemagne, au cours de l'été 1932, dans le but de comprendre les raisons de la montée en puissance du fascisme. À son retour, avec beaucoup de lucidité, elle exprime dans plusieurs articles ce