Soin relationnel
La situation se déroule au sein d’un pavillon ouvert de psychiatrie, durant les premiers jours de mon stage. J’anime une activité autour d’un jeu de société avec trois patientes du service, dans une petite pièce destinée à cet effet. Mlle W participe à cette activité : c’est une patiente psychotique de 22 ans, immature, très intolérante à la frustration et en recherche permanente d’attention et de liens affectifs. Elle recoure régulièrement à la somatisation et la théâtralisation pour signifier qu’elle est angoissée.
Pendant la partie Mlle W. est appelée par une infirmière. Lorsqu’elle se lève, son siège est immédiatement occupé par une autre patiente du service, présente à ce moment-là dans la pièce, qui poursuit la partie à la place de Mlle W. Cinq minutes plus tard, Mlle W. est de retour et constate non sans contrariété que son siège est occupé. Elle affirme ne pas être fâchée, prend place dans un fauteuil et nous regarde jouer. Puis elle se lève et sort de la pièce. Quelques instants plus tard, elle réapparaît et simule de façon théâtrale une syncope sur le seuil de la porte de la salle où nous jouons.
Ne connaissant pas encore suffisamment la patiente à ce moment-là, je me lève de mon siège, m’agenouille à ses côtés et lui demande ce qui lui arrive, sans obtenir de réponse. Bien que des signes évidents de mise en scène soient présents, je n’ai pu écarter l’hypothèse d’une vraie cause somatique sous-jacente à son comportement. Je me suis donc penchée sur elle pour tenter d’évaluer son niveau de conscience. Mais sa posture décidément trop théâtrale sur le sol me fit abandonner mon hypothèse initiale ; je décidais donc d’enjoindre les soignantes à prendre la situation en main.
Les IDE arrivent et somment Mlle W. de se lever immédiatement, ce qu’elle fait sur le champ. Elles l’emmènent dans une salle d’activités vide à proximité et tentent de reprendre avec elle le motif de son comportement. Mlle W. affirme qu’elle va mieux mais ne