Sonnet xiv des antiquités de rome
François-Michel Durazzo, Lycée Camille Jullian
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La même année que Les Regrets (1558), Joachim du Bellay, appelé à Rome de 1553 à 1557 pour servir son oncle le cardinal Jean du Bellay, publie les Le premier livre des Antiquités de
Rome contenant une générale description de sa grandeur, et comme une déploration de sa ruine, recueil de trente-deux sonnets – les numéros pairs sont en alexandrins1, les impairs en
décasyllabes …afficher plus de contenu…
À aucun moment ne sont clairement révélés ni ne seront nommés les deux termes de l’antithèse (Romains / barbares), dont on devra attendre une explicitation jouant sur l’implicite à la fin. Cependant, en humaniste consommé, Du Bellay donne des indices et sait exploiter les sources antiques qui, pour le lecteur cultivé de son temps auquel il s’adresse, relèvent de l’évidence, bien qu’ils méritent quelques éclaircissements dès lors que l’on s’adresse au lecteur moderne.
Premier quatrain – premier comparant
La strophe inaugurale annonce un sonnet riche en références, saturé de rappels à …afficher plus de contenu…
La quasi parfaite régularité prosodique des quatre premiers alexandrins donne à la strophe une fluidité mimétique, à mettre en relation avec le motif du fleuve. Seule
“fausse note”, l’accent placé sur la finale du mot « espoir » à la deuxième syllabe du vers 4 dont on devine qu’il est voué à être déçu, « ravi ». δ’opposition temporelle entre « été » et
« hiver » tous deux mentionnés à la césure du premier hémistiche, mais aussi spatiale
(horizontalité des « champs » ou de « la plaine », verticalité connotée par « hautaine » à la rime) ne présuppose ce qui va suivre, que par le développement de la figure de l’antithèse.
Cependant l’opposition entre le « roi de la plaine », reprise nominale périphrastique du