Tout d’abord, la vision de la liberté du poète est totalement opposée dans les poèmes Spleen et Élévation. On y voit l’opposition entre l’enfermement de celui-ci et la liberté absolue de l’autre. Dans Spleen, la liberté du poète est plutôt définie par son enfermement, en étant une notion abstraite qui cache le désespoir profond de l’auteur. Il emmène alors une comparaison négative : « Quand la terre est changée en un cachot humide, » (vers 5), pour comparer son monde en un endroit renfermé autant que le serait un cachot. Le fait qu’il utilise l’adjectif humide pour définir le cachot, nous fait sentir l’odeur de moisissure qui doit régner et nous indique l’ambiance lugubre. Il emploie aussi le champ lexical de la prison par l’utilisation de ces termes : « murs » (v.7), « plafonds » (v.8), « barreaux » (v.10). Ce champ lexical nous rappelle l’impossibilité pour lui de s’envoler, contrairement au poème Élévation. Tous ces éléments nous font sentir la prison qui était d’abord extérieure, est rendue à l’intérieur même du poète et ainsi, emmène son esprit dans un état de captivité. Dans le poème Élévation, c’est l’émotion contraire qui est représentée, la liberté absolue de l’esprit du poète. Cet envol libérateur est représenté par le champ lexical du mouvement : «au-dessus» (v.1), «par-delà» (v.3 et 4), «tu te meus avec agilité» (v.5),», «Envole-toi» (v.9), «Va te purifier dans l’air supérieur» (v.10), « S’élancer » (v.16). On observe aussi l’éloignement des désagréments de la vie terrestre : « Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides, ». La métaphore contenue dans « ces miasmes morbides », illustre alors les vapeurs toxiques que la vie terrestre contient. Baudelaire a alors la liberté de s’envoler bien loin pour purifier son esprit. Une opposition entre « langage » et « muette » (v.20) représente le symbolisme par le paradoxe qu’il créé. Ce dernier vers nous renvoie à la vision symbolique du poète qui doit faire parler les choses qui ne parlent pas par elles-