Stendhal et l'amour
DOSSIER
Portrait d’un amoureux
Stendhal et l’amour
“L’amour la seule affaire de ma vie”, déclara Stendhal.
Sur son testament, une épigraphe reflétant le sens de sa vie : Visse, Scrisse, Amo
(la vie, l’écriture, l’amour).
Ainsi, l’amour fut l’ultime but de son œuvre et de son existence. par Olivier Hertoux
Pour aller plus loin : stendhal-andilly.com
H
enri Beyle est né à Grenoble le 23 janvier 1783 et décède le 23 mars 1842. À 17 ans, à la suite de Napoléon, il découvre l’Italie : un choc émotionnel, la
“terre de l’amour”. C’est le pays de la douceur de vivre, du naturel, bien loin des relations vaniteuses de Paris. Les femmes italiennes possèdent une légèreté d’être, une insouciance séduisante. Il y rencontrera l’amour passion en la personne d’Angela Pietragrua, une voluptueuse italienne, et auprès de Mathilde Dembowski, née Viscontini, laquelle ne répondra pas à ses élans. De cette déception, naîtra le livre De l’Amour, innovateur de l’analyse du sentiment amoureux.
Il sera considéré comme “le père de la psychologie amoureuse” par Taine et Nietzsche. L’amour, la musique sont étroitement liés au mouvement de son âme. Cette quête du beau idéal l’éloignera à jamais de la description du laid, du vil. La musique est essentielle, car sa littérature amoureuse est construite sur un mouvement et sur des clés que nous allons évoquer.
Auparavant, faisons un résumé des trois livres, support de cet article :
>> Le Rouge et le Noir : Julien Sorel, fils de charpentier, ambitieux et orgueilleux, est employé en qualité de précepteur chez Monsieur et Madame de Rênal, l’une des plus illustres familles du Dauphiné. Julien, après avoir séduit Madame de Rénal, âme naïve et douce, est engagé à
Paris en tant que secrétaire particulier du marquis de la
Mole. Sa fille, Mathilde, caractère orgueilleux et volontaire, fière de sa naissance, est sensible à cette énergie à tout braver, même la mort…