Suffit-il de travailler pour être intégré?
Travailler renvoie à l’idée d’activité humaine dont le but est de contribuer à la production de biens et services (=facteur de production). Depuis la révolution industrielle et l’avènement de la société salariale, la principale forme de travail est le travail salarié, qui est condition de la participation des individus à la société et donc à la citoyenneté. Ce travail salarié, (qui s’est développé en parallèle de la société industrielle et correspond donc à une idéologie capitaliste) suppose l’existence d’un contrat de travail, c'est-à-dire d’un lien de subordination juridique liant le salarié à son employeur, de sorte que le premier vend sa force de travail pour une durée déterminée au second en échange d’une contrepartie monétaire : le salaire. Cela crée donc une certaine vulnérabilité de la condition salariale, ce qui a conduit au développement de mécanisme de protection sociale, afin de lui offrir des garanties contre les risques sociaux. En effet, la société est garante de l’intégration et l’Etat de la protection de ses membres (et cela a amené à une certaine définition du rôle de l’Etat face à l’économie).
Etre intégré signifie partager des normes et valeurs communes avec les autres membres de la société, être inséré dans un groupe social, avoir un statut social ainsi qu’une utilité sociale. Pour Durkheim, cela suppose un processus de socialisation. Etre intégré s’oppose à être exclus et donc à l’idée d’exclusion sociale, à savoir être privé de lien social, ce qui conduit à l’isolement de l’individu du fait de l’absence de travail et de la fragilisation des groupes d’appartenance au premier rang desquels, la famille. (Cependant ce terme