Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?
La conscience est la connaissance savante de ce que nous sommes. Donc nous pouvons remarquer que le contenu de la conscience est la représentation de ce que nous pensons être. Et pour savoir ce que nous sommes, nous ne pouvons le formuler qu’à travers la conscience d’être. Donc la question posée semble tourner en rond, n’être qu’un sophisme. Même si nous ne sommes pas ce que nous avons conscience d’être, nous ne pouvons pas le savoir, nous ne pouvons pas en prendre conscience, et donc ce n’est pas un problème pour nous. D’autre part, si nous ne sommes qu’un être pensant, comme le précisait Descartes, dire que nous sommes des êtres différents de ce que notre conscience nous dit, nous sommes alors impliqués comme un dédoublement de l’être, entre celui qui est, et celui qui se contemple à travers la conscience. Pour que ce ne soit pas une question absurde, il faut la reformuler : Être, c’est exister, c’est être présent au monde, marquer sa présence, en niant l’indépendance de ce qui nous entoure, comme l’explique Hegel, à travers l’analyse du double cogito ; D’autre part nous existons à travers le regard d’autrui, qui nous renvoie une image qui ne correspond pas nécessairement avec celle à laquelle nous avions imaginé. La conscience est la reconnaissance d’une idée de soi-même. Il faut s’interroger sur ce qui peut constituer notre conscience. L’idée de soi-même ne peut se constituer seule ; nous ne pouvons pas nous connaître, car nous ne pouvons pas nous contempler, nous saisir comme un objet que nous regardons et que nous jugeons. Descartes d’ailleurs, au détour du doute méthodique n’apporte que la certitude de son existence. Le fameux passage des Méditations Métaphysiques où il écrit : Qui suis-je ? Une chose qui pense s’explique autrement que comme un passage autoritaire si nous expliquons que pour Descartes comme seule la certitude que nous pensons est indubitable, notre être se limite à l’activité de la