Suis-je responsable de ce dont je n’ai pas conscience?
La responsabilité de soi implique la présence de la conscience chez le sujet. En effet penchons nous sur la signification de ce mot : son étymologie vient du latin respondere « répondre » ; l’expression « répondre de ses actes » signifie qu’on les assume totalement, qu’on s’en reconnaît l’auteur, et donc d’avoir conscience de ce que l’on fait. Dans ce cas suis-je responsable de ce que je n’ai pas conscience ? La non conscience inclut-elle nécessairement la non responsabilité ? Mais si la responsabilité signifie être capable de prendre des décisions par soi-même et d’être dans l’obligation de répondre de certains de ses actes, cela signifie t-il que la conscience que j’ai de moi est une garantie morale ?
Le sujet présent à soi-même et au monde se distingue du monde et apprend par la même qu’il est un sujet unique. La responsabilité implique la décision, et la décision signifie faire des choix. Mais de quels choix s’agit t-il?
Qui suis-je ? Suis-je responsable de ce que je suis ?
Tout d’abord, il paraît logique de partir de l’opinion commune. Ce dont je ne suis pas responsable, c’est ce qui m’échappe, alors que la conscience, c’est ce que je connais, ce que je maîtrise, donc qui me définit par ma capacité à avoir une image de moi permanente et unique au travers des différentes étapes de ma vie. : grâce à la mémoire, j’ai conscience de la permanence de mon être. C’est aussi ce que répondait Descartes dans son célèbre "je pense, donc je suis" « Cogito, ergo sum » : il définit l’Homme (par opposition aux animaux) par ce qu’il a de conscient. Enfin ma conscience moral me dicte mon comportement quotidien, et donc me fait être ce que j’ai conscience de vouloir être.
Balzac a écrit « Notre conscience est un juge infaillible quand nous ne l'avons pas encore assassinée». C’est donc la conscience qui permet de faire la part des choses et c’est la décision qui permet de délibérer. En effet si nous nous penchons sur le mot