Suis je toujours conscient de ce que j'ai conscience d'être?
Il faut tout d’abord souligner que deux mots sont importants dans ce sujet. En effet, le premier « conscience », qui est le propre de l’homme. L’étymologie du mot, littéralement « savoir (scientia) avec (cum) » suggère l’idée d’un accompagnement. Par la conscience, une représentation du monde m’accompagne. Mais en même temps, la conscience est ce qui me place en position de sujet, seul, parmi tous les êtres vivants, à posséder le sentiment de mon existence. De Socrate (« Connais-toi toi-même ») à Kant, les philosophes classiques accordent donc à la conscience une place centrale : « Qu’est-ce donc que je suis ? Une chose qui pense. Qu’est ce que cela ? C’est bien une chose qui doute, qui connaît, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi et qui sent » (Méditations Métaphysiques 2) Le philosophe Pascal récuse pour sa part l’idée de conscience « substance » (« une chose » pensante) et lui préfère la métaphore du roseau qui évoque non seulement la grandeur de l’homme mais aussi sa fragilité : « La grandeur de l’homme est grande en ce qu’il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. Pensée fait la grandeur de l’homme […]
L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature. Mais c’est un roseau pensant ». Mais le mot « être » est tout aussi majeur, il signifie exister, le fait d’être ou tout ce qui est. Nous pouvons également préciser qu’il existe deux consciences bien distinctes : la conscience morale et la conscience psychologique. D’après ces éléments nous verrons, premièrement, en quoi je suis conscient d’être ; puis, dans un second temps, en quoi je ne suis pas toujours conscient d’être ce que je suis ; et pour finir, nous essaierons de faire coïncider ce que je suis et ce que j’ai conscience d’être.
Dans ces termes, « suis-je toujours ce que j’ai conscience d’être », il y a la référence à la certitude de