LA DUCHESSE. Dom Juan sera bientôt parmi nous, en poste mesdames ! MADAME CASSIN, MADEMOISELLE DE LA TRINGLE (de concert et honteuses). Nous mettrons tout en œuvre pour mener notre mission à bien.
DOM JUAN. Bien le bonjour Mesdames ! Que puis-je pour vous par cette belle journée ?
LA DUCHESSE. Eh bien préparez-vous à entendre la grande nouvelle que nous avons à vous annoncer et qui vous concerne tout particulièrement.
DOM JUAN. Vous avez le don d’attiser ma curiosité belle duchesse, de quoi s’agit-il ?
LA DUCHESSE. De qui s’agit-il plutôt… De ma filleule que vous avez côtoyée un certain temps, vous en souvenez-vous mon cher ?
DOM JUAN. Et comment pourrait-il en être autrement ? Comment oublier son parfum frais et sensuel tout à la fois ? Ses mains douces et délicates, sa bouche ferme et pulpeuse tel un fruit mûr et sur le point d’être croqué ? Ah ! Mais je m’égare… Elle est sans doute mariée à présent et c’est la bonne nouvelle que vous vous apprêtez à m’annoncer ?
LA DUCHESSE. Pas tout à fait Monsieur. Dites plutôt elle est sur le point de le devenir.
DOM JUAN. Quelle bonne nouvelle ! Quel est l’élu de son cœur?
LA COMTESSE. C’est justement la raison pour laquelle je vous ai demandé de nous gratifier de votre présence Monseigneur.
DOM JUAN. Vous avez le don d’aiguiser ma curiosité, où voulez-vous en venir ?
LA DUCHESSE. Désolée de vous avoir tenu en haleine, mais je vais mettre un terme à votre souffrance en vous annonçant que nous sommes sur le point de vous la donner en mariage…
DOM JUAN. Je suis flatté croyez-moi, mais la liberté est un bien précieux auquel je ne saurai renoncer (s’adressant à Mademoiselle de la Tringle, la Religieuse, Madame Cassin), ce que chacune n’ignore…
Pensez mesdames que l’optique d’une union vous privera de ma compagnie qui vous procure tant de joie et d’allégresse et qui vous rend heureuses au plus haut point.
Avez-vous seulement pensé à ce que vous pourriez perdre ? (feignant la tristesse et le désespoir) Je dois