Sur l'anorexie mentale
L’auteur nous présente sa thèse d’étude selon laquelle, à la suite des liens pathologiques et douloureux instaurés au sein d’une famille depuis des générations sous l’égide des pulsions de mort et d’emprise, il est possible qu’un symptôme d’anorexie se déclenche.
Pour illustrer son propos, la psychanalyste se sert d’un cas clinique. Il s’agit d’une jeune anorexique de 16 ans dont les parents s’engagent dans un travail psychothérapeutique avec l’auteur. Cette particularité du dispositif met en évidence l’importance de la dynamique familiale dans la problématique de l’anorexie mentale, ainsi que son poids transgénérationnel. Plus précisément, il s’agit d’une famille au sein de laquelle différents problèmes touchent la fratrie. Le couple parental alerté décide de s’engager dans un travail thérapeutique pour arriver à aider ses enfants. Il s’avère que les deux parents ont été traumatisés pendant leur propre enfance. Élevés dans des milieux où régnaient des comportements colorés par l’autoritarisme, le sadisme, la haine, le mépris, l’emprise ou la séduction perverse, ils n’ont fait que reproduire leur vécu toxique dans leur propre famille. La mère, tyrannisée par ses parents, donne à voir un comportement rigide, froid et obsessionnel. Le père, étant au début dans un refoulement complet de ses propres souffrances, accepte par la suite qu’il ait remplacé sa propre mère (méprisée et discréditée par son époux) auprès de son père, vivant, ainsi, sous son emprise. D’ailleurs, des troubles existent aussi dans la vie conjugale, le père étant guère présent à la maison. Au bout de trois ans de psychothérapie de couple, on remarque un mouvement : la mère a pu développer une