II-Le maintient de l’ordre du passé :

A-Maintient des inégalités sociales économiques

Avant la révolution :

Les différences économiques et sociales sont démesurées entre la région de Sidi-Bouzid qui a vu partir la révolte tunisienne et la capitale Tunis qui l’a vu aboutir. Au point que l’on serait tenté de parodier le titre de l’ouvrage de J.F. Gravier sur la France au début des années 1950 en soulignant l’écart entre « Tunis et le désert tunisien ». Mais une telle vision serait un peu simpliste et c’est plutôt à une Chine en miniature que fait penser la Tunisie car l’opposition n’est pas simplement entre la capitale et la province, mais aussi et surtout entre le littoral et l’intérieur. D’un côté, de riches régions côtières ouvertes sur l’économie mondiale, de l’autre des régions intérieures pauvres mais jeunes qui fournissent les migrants nécessaires aux industries touristiques et manufacturières de la côte. Il existe toutefois plus que de simples décalages historiques entre le littoral et l’intérieur, et il faut ici faire intervenir également l’action volontariste de l’Etat en faveur de certaines régions plutôt que d’autres. Si les régions du grand Sud ont bénéficié d’aides importantes pour fixer les populations nomades et sécuriser la frontière avec la Libye, l’effort a été bien moindre du côté des régions intérieures centrales qui cumulent les retards en matière d’éducation (taux d’analphabétisme), d’équipement des ménages (salles de bains) et aussi d’accès au marché de l’emploi (taux de chômage). On pourrait ajouter que les régions les plus en difficultés sur le plan social sont également celles où la condition des femmes est la moins avancée

Données sur le niveau d'équipement de la population
Pourcentage d'abonnées au téléphone : 31,1 %
Ordinateurs : 400 372
Nombre d'utilisateurs d'Internet : 630 000
Nombre d'abonnés à Internet : 91 727
Nombre de ménages possédant une radio : 1 600 000
Nombre de ménages possédant un poste de