Synthèse les fleurs du mal
Baudelaire fait assez peu allusion à la nature dans ses œuvres, contrairement aux autres poètes romantiques. Au contraire, il affiche un goût prononcé pour l’artifice, le sophistiqué. Il s’inspire ainsi plus souvent de la ville, Paris, que de la campagne. L’Art, qui est un artifice lui paraît supérieur à la réalité ( Art : parcelles de la réalité reconstruites et sublimées par l’intellect et la sensibilité du poète), comme la femme maquillée et parfumée lui paraît préférable à la femme « naturelle ».
Il peut paraître à priori paradoxal de le voir s’intéresser à certains animaux (le chat, la chienne, l’albatros, l’alouette, etc.). En réalité, il ne s’en sert que pour exprimer certaines conceptions qu’il se fait sur le poète, son rôle et le monde qui l’entoure. Ce sont plus des symboles que des êtres vivants. N’oublions pas que la pensée baudelairienne procède par analogies, établissant de mystérieuses « Correspondances » entre des éléments disparates du réel.
Le poète
- Il est d’une autre race que celle des hommes ordinaires : c’est pourquoi Baudelaire emploie pour le désigner des non-humains. (« Vivants piliers »). - Le poète a un don, un talent qui le place au-dessus des autres hommes. Semblable à Orphée qui, par son chant et sa musique, attirait mystérieusement animaux et plantes autour de lui. ( Images de l’Albatros et de ses ailes, symbolisant le génie qui lui permet de s’évader du monde réel). « Ailes blanches » : pureté du génie en contact avec l’idéal. - Le poète est celui qui opère ces mystérieuses correspondances entre les parfums, les couleurs et les sons : c’est ce que l’on appelle la « synesthésie ». - Le poète est en marge, plus proche des « Races de Caïn » que des « Races d’Abel », il est rejeté, tel un proscrit, un vagabond et les autres, en général, vulgaires se moquent de »cet infirme qui volait ». - Le poète est un être divin, mystique, en liaison avec la divinité (pour Baudelaire,