Séparation des pouvoirs et histoire constitutionnelle française
« Il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir » disait Montesquieu dans L'esprit de lois de 1748. Grand théoricien, il est le premier à l'époque moderne à mettre en évidence l'importance de la séparation des pouvoirs dans un état. Son ouvrage inspirera fortement les principaux acteurs de la révolution française, en 1789. En effet, lors de la rédaction de la constitution de 1791, un point d'honneur est mis sur la séparation des trois pouvoirs : l'exécutif est détenu par le roi, le législatif par le parlement et le judiciaire est lui aussi contrôlé par un organe à part. Ainsi, et ce depuis 1791, la séparation des pouvoirs s'est retrouvée au cœur de l'histoire constitutionelle française. C'est un principe fondamental de la démocratie, sans elle, elle ne peut exister. On constate en effet que dans les pays démocratiques d'aujourd'hui, la séparation des pouvoirs est toujours effective. Quand ce n'est pas le cas, nous ne sommes alors plus face à une démocratie mais face à une dictature, comme c'est actuellement le cas en Chine, par exemple. Les pouvoirs sont concentrés entre les mains de certains hommes, ce qui empêche toute limitation d'un pouvoir sur l'autre. De plus, dès l'Antiquité, les grecs avaient compris l'importance de la séparation des pouvoirs. Ils avaient peur d'un retour à la tyrannie, et c'est pourquoi ils s'efforçaient de séparer chaque pouvoir, quelqu'il soit pour limiter la tentation d'en abuser. Montesquieu le fait aussi remarquer dans son œuvre : « c'est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ». L'histoire nous montre qu'ils n'ont pas tort. Quand Louis 14 arrive au pouvoir en ????, il met en place une monarchie absolue : il possédait déjà beaucoup de pouvoir mais en voulait plus. La situation fut la même avec Napoléon 1er qui s'attribua les pleins pouvoirs et se sacra lui-même empereur. C'est pourquoi, en France, depuis 1791, quand il s'agissait d'établir les bases