Tartuffe
Molière est l’auteur de l’œuvre Tartuffe ou L’Imposteur dont est issu l’extrait que nous commentons. Né Jean-Baptiste Poquelin, Molière est un dramaturge et acteur de théâtre français du XVIIème siècle. Il présenta la pièce de théâtre Tartuffe ou L’Imposteur en 1664 au roi Louis XIV qui l’apprécia. Mais, sous l’influence de la Compagnie du Saint-Sacrement, la pièce fut interdite. En effet, en écrivant cette pièce, Molière s’attaque à une partie des dévots de son époque. Le personnage principal, Tartuffe, est un hypocrite et un faux dévot qui prend plaisir à tromper son monde. Dans cet extrait, Orgon, grand bourgeois ayant une grande affection pour Tartuffe, vient d’entendre de la bouche de Damis, son fils, que le faux dévot a tenté de séduire sa femme, Elmire, qui a elle-même confirmé. Alors que tout l’accuse, nous verrons comment Tartuffe arrive à manipuler Orgon, avant de s’intéresser aux procédés utilisés par Molière pour traduire l’hypocrisie, la naïveté et la religion.
Cet extrait est caractérisé par un net déséquilibre dans la répartition des répliques puisque, celles de Tartuffe s’étalent à deux reprises sur plus de dix vers, tandis que celles de Damis sont brèves ou tronquées. Cette différence fait apparaître un besoin de justification de la part de Tartuffe, démontrant ainsi un sentiment de culpabilité.
Toutefois, Orgon reste aveuglé. Tartuffe ne nie pas les accusations de Damis à son encontre, mais s’accuse au contraire de tous les péchés imaginables. Tartuffe s’accuse de plus grands méfaits que ceux qu’il a commis. Nous notons ainsi une gradation (de « méchant » v. 1074, il devient « le plus grand des scélérats » v. 1076, de « perfide » v. 1101, il devient « homicide » v. 1102) et une exagération (utilisation du superlatif « le plus » v. 1076, répétition du terme « crimes » v. 1078 et 1106) du personnage au fur et à mesure de l’extrait. De surcroît, durant sa première réplique, Tartuffe se sert d’une