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TD3 Taylor. La mésentente entre patrons et ouvriers oblige ces derniers à flaner pour défendre leur légitime intêrets- La direction scientifique
La paresse naturelle des hommes est grave ; mais le mal de beaucoup le plus grand, dont souffrent ouvriers et patrons, est la flânerie systématique à peu près universelle tous les systèmes ordinaires d'organisation. Celle-ci résulte d'une étude attentive de la part des ouvriers de ce qui favoriserait leur meilleur intérêt. L'auteur écoutait récemment avec intérêt un petit apprenti de douze ans, déjà expérimenté, expliquant à un apprenti plus neuf, qui avait témoigné d'une énergie et d'un entrain spéciaux, la nécessité d'aller lentement et lui démontrant que puisqu'ils étaient payés à l'heure, plus ils allaient vite, moins ils gagnaient d'argent; enfin lui déclarant que s'il allait trop vite, les autres apprentis le gratifieraient d'une raclée. [...]. La majeure partie de la flânerie systématique est pratiquée par des ouvriers avec l'intention délibérée de tenir leur patron dans l'ignorance de la vitesse à laquelle on peut faire un travail.
Cette flânerie est si universellement pratiquée dans ce but qu'on aurait peine à trouver dans un grand établissement un ouvrier travaillant à la journée ou aux pièces, à l'entreprise ou suivant tout autre système ordinaire, qui ne passe une partie considérable de son temps à étudier quelle est la juste lenteur avec laquelle il doit travailler pour convaincre encore son patron qu'il marche à la bonne allure. Les causes de cet état de choses sont que, pratiquement, tous les patrons se fixent une somme maximum qu'ils croient équitable d'attribuer par journée à chacune de leurs catégories d'employés, que ceux-ci travaillent à la journée ou aux pièces.
Chaque ouvrier a tôt fait de déterminer le chiffre qui s'applique à son cas. et il se convainc également que, si son patron se persuadait qu'un ouvrier est capable de faire plus que lui ne produit, il trouverait tôt ou tard la