Temporalités étudiants sans qualité
DES MOBILITÉS SANS QUALITÉS
Michel Bonnet
EMPLOIS DU TEMPS 63
L es analyses de Cornélius Casto- riadis1 caractérisant l’irréversibilité du devenir humain –
« identité, altérité, altération » – sont essentielles pour décrire les métamorphoses des significations des temps de la vie quotidienne.
– « L’identité » renvoie au temps cyclique, du calen- drier, des saisons ; le moteur en est la réplication d’événe- ments qui sont à la base de l’expérience de la quotidien-
neté. …afficher plus de contenu…
L’année universitaire prend sens comme acquisition d’une compétence. On a vu que les loisirs étudiants se situent souvent dans une logique d’accumulation cultu- relle et non de coupure vis-à-vis des temps quotidiens.
Les étudiants sont peu concernés par le déroulement cyclique de ces derniers. L’ensemble des significations que prennent les différentes pratiques sociales (et les ordres temporels leur correspondant) convergent pour souligner que la période étudiante, période d’acquisition d’apprentissage, contamine le temps social de cette fina- lité radicale. Et si les rythmes de vie engendrés par le salariat prennent généralement sens dans une relation de discontinuité vis-à-vis des séquences quotidiennes, les rythmes de vie retraités dans un registre …afficher plus de contenu…
Si on se réfère à d’autres analyses des modes et styles de vie étudiants9, on constate, malgré le caractère rudi- mentaire du corpus d’observations (non représentatif d’un point de vue statistique) une complémentarité et une résonnance remarquable des analyses.
On peut reprendre ici à notre compte cette affirmation de Valérie Erlich et Alain Frickey citant Michel Verret :
« le groupe étudiant (se caractérise) par un espace propre et un temps propre qui sont l’espace et le temps de sa pratique propre. Et cet espace et ce temps sont