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Written by Nichiren, the shramana of Japan
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Qu’est-ce qu’un acte ? Ou mieux, qu’est-ce qu’être en acte (energein) ? C’est exercer ses facultés, actualiser ses pouvoirs. L’architecte en puissance possède son art, même s’il dort, mais il n’est vraiment architecte qu’au moment où il construit. C’est alors qu’il se sait construisant et, si tout se passe bien, qu’il a plaisir à construire.
Mais l’activité de l’architecte est tournée vers le dehors, sa fin est son œuvre, la maison qu’il construit. Or, il existe des activités qui sont à elles-mêmes leur propre fin. Ce sont les plus parfaites : vivre, sentir, penser, jouer de la flûte[2]. Jouer de la flûte n’a d’autre fin que jouer, plus précisément de bien jouer, d’atteindre son excellence propre, sa vertu. Vivre n’a d’autre fin que bien vivre, d’atteindre cette plénitude, cette suffisance à soi qu’est le bonheur. De même, l’amitié est une activité qui n’a d’autre fin qu’aimer[3]. Et c’est pourquoi aimer, c’est se réjouir[4]. On objectera qu’aimer, c’est aussi souffrir. Aristote répond que si la mère aime son enfant plus que ne l’aime le père, c’est à raison même des souffrances qu’il lui a coûtées pour le mettre au monde[5]. L’enfant, c’est son acte et tout acte, en tant qu’acte, ne va pas sans joie. C’est parce que l’amitié est à elle-même sa fin qu’elle est gratuité. On n’aime pas son ami parce qu’il est utile ou plaisant, on l’aime pour lui-même : parce que c’était lui, parce que c’était moi.
Telle est l’amitié par excellence, l’amitié première. Il en est d’autres, fondées sur l’utilité et le plaisir. On aime son médecin non pour lui-même, mais pour la santé, comme d’autres aiment pour le plaisir qu’ils tirent de l’objet aimé. Ce sont aussi des amitiés, mais, comme l’être, l’amitié se dit en plusieurs sens.