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Les immigrés en France : une situation qui évolue
Chloé Tavan, cellule Statistiques et études sur l’immigration, Insee
D
epuis 1975, la part des immigrés dans la population est restée stable, mais l’immigration a beaucoup changé : les entrées pour motif familial ont augmenté, la population immigrée s’est féminisée et les immigrés proviennent de pays de plus en plus lointains. Les immigrés vivent plus souvent que le reste de la population en couple, notamment avec enfants. Plus de la moitié des couples composés d’au moins un immigré sont des couples mixtes. Du fait de la taille de leur famille, de la faiblesse de leurs revenus et de leur concentration dans les grandes villes, les immigrés sont plus souvent locataires du secteur social
et vivent plus fréquemment dans des logements surpeuplés. Les immigrés sont davantage affectés par le chômage. Ils occupent plus souvent des postes d’ouvriers ou d’employés, notamment non qualifiés. Leur sur-représentation dans l’industrie et la construction s’atténue. Les personnes nées en France ayant deux parents immigrés représentent 5 % des moins de 66 ans. Les enfants d’immigrés sont souvent en difficulté scolaire, mais pas plus que les autres enfants ayant les mêmes caractéristiques sociales. À origine sociale donnée, les descendants de migrants ont le même destin social que les autres. désormais et se traduisent par une féminisation de la population immigrée : en 1999, les femmes représentent la moitié des immigrés vivant en France contre 45 % en 1946. Dans les dernières décennies, les origines géographiques des immigrés se sont beaucoup diversifiées et sont devenues de plus en plus lointaines (graphique 1). En 1962, les immigrés venus d’Espagne ou d’Italie représentaient à eux seuls la moitié des immigrés résidant en France ; en 1999, ils n’en représentent qu’à peine un sur six. À l’inverse, la part des immigrés nés au Maghreb a doublé : ils représentent désormais 30 % des