Le 11h02 : « La Belgique reste un paradis fiscal pour le patrimoine »
Rédaction en ligne mardi 11 septembre 2012, 13:00
Le milliardaire français Bernard Arnault veut s’installer en Belgique, relançant la polémique sur l’évasion fiscale. La Belgique, paradis fiscal pour les étrangers ? Joan Condijts a répondu à vos questions.
La Belgique est-elle un des pays les plus taxés au monde ? Oui. 45 % du PIB sont dus aux recettes fiscales et parafiscales. Mais la Belgique est aussi un paradis fiscal, et pas uniquement pour les étrangers. Pour le patrimoine, par exemple, sans distinction de nationalité. La Belgique taxe de manière très importante le travail, à des taux qui avoisinent 50 %, en revanche le patrimoine ne l’est pratiquement pas. La volonté du gouvernement Di Rupo est d’équilibrer ces deux types de taxation. C’est dans cette logique que le précompte immobilier est passé à 25 % pour les plus hautes tranches.
Peut-on définir les grosses fortunes ? Tout est relatif, il n’y a donc pas de définition universelle. En France, le projet de Hollande de taxer les hauts revenus parle de 75 % à partir d’un minimum d’un million d’euros. En Belgique, c’est moins clair. Il n’y a pas de cadastre du patrimoine, on n’a donc pas une idée très claire des grandes fortunes en Belgique.
Sait-on pourquoi Arnault s’est installé à Uccle ? Y payera-t-il ses impôts ? Quels sont les faits établis ? Il y en a deux. Le premier c’est qu’Arnault a déposé une demande de naturalisation au parlement belge le 23 août dernier, et deuxièmement, il dispose d’une résidence à Uccle. Certaines conjectures sont plausibles, d’autres moins. Il y a d’abord une raison fiscale, n’en déplaise à M. Arnault. S’il demande la nationalité belge, sauf raison romatique que j’ignore, la raison fiscale est la plus plausible. Pour l’instant il n’a pas d’intérêt à demander cette naturalisation pour des raisons fiscales. On est taxé sur son lieu de résidence. C’est là qu’il sera taxé, il n’a donc aucune raison de