Textes d audition
« L'art et la manière de parler français »
►Note générale
Les apports étrangers dans le vocabulaire français
Au moment où chacun se demande ce qu’il adviendra de la diversité des langues face à l’influence croissante de l’anglais, il est salutaire de rappeler qu’aucune langue ne vit en vase clos, que le français a beaucoup donné aux autres langues et qu’elles le lui ont bien rendu. Très tôt, le germanique ancien nous a généreusement offert des noms de couleur (bleu, blanc, gris) ou encore jardin, attacher, guérir. Au Moyen Age, les apports des langues régionales se sont multipliés : cadet,cèpe, palombe sont d’origine méridionale, rescapé, usine, cabaret viennent des régions du Nord, échantillon ou cahut de la région lyonnaise. Il y a également eu des mots arabes (chiffre, gabelle, zénith ou amiral ) , ainsi que des mots néérlandais (ramequin ou digue) ,avant que ne déferle l’avanlanche italienne au XVIe siècle avec, parmi des centaines d’autres : altesse, arpège, dessin, lavande, escarpin ou encore l’adjectif svelte ou le verbe caresser. Au XVIIe siecle, se multipiient les emprunts à l’espagnol, langue à qui l’on doit mantille, camarade ou caracoler et, un peu plus tard, nous viennent de l’allemand nouille, quenelle, accordéon. Depuis deux siècles, c’est l’anglais qui a largement pris le relais avec parking, week-end, baby-sitter, zoom, flipper, qui sont des emprunts purs et simples, mais aussi avec des mots comme interview ou standard qui sont en fait des « allers et retours » car ce ne sont que nos mots entretien et étendard, revenus sous un habit neuf après quelques siècles passés Outre-Manche. Certans emprunts, en plus petit nombre, à d’autres langues, restent surprenants : duvet, chocolat, marmelade, paradis et chérubin ne sont pas nés dans la langue française, mais respectiivement en turc et en scandinave, en portugais, en persan et