Tout notre savoir vient-il de l'expérience?
2286 mots
10 pages
L’expérience, qu’elle soit compétence fondée sur la pratique, scientifique ou perception de la réalité au moyen des sens, est ce à quoi tout homme sera inexorablement confronté. Dès sa plus tendre enfance, n’est-il pas indéniable qu’il tire leçon de ses expériences pratiques ? Si c’est par l’échec que l’on apprend, c’est au gré de ses rencontres et tentatives au début infructueuses qu’il fondera au fil des jours une connaissance plus ou moins solide de ce qu’il l’entoure. La pensée empiriste se retrouve d’ailleurs en cette définition puisqu’elle considère qu’à l’origine notre esprit est telle une table rase et que nos sens nous transmettent tout ce qui sera l’objet immédiat de notre entendement, même les idées métaphysiques. Si l’homme nait ignorant, sans aucune connaissance, comment peut-il commencer de savoir s’il ignore ce qu’est la vérité ? Quoi qu’il en soit, notons la mise en mouvement de notre faculté intellectuelle : liant, comparant ou séparant les représentations, notre esprit ne travaille t-il pas ainsi la matière brute des impressions sensibles pour en tirer une connaissance des objets ?
Par ailleurs, si l’expérience nécessite l’intervention d’un raisonnement pour en tirer meilleur parti, il n’est pas certain que le raisonnement nécessite expérience pour trouver sa pertinence (à l’instar du raisonnement mathématique). Et alors, ne devient-il pas intéressant de se demander si tout notre savoir vient réellement de l’expérience ?
Si tout savoir se doit d’être véridique (ne nécessitant pas la réactivité obligatoire chez l’action), il convient de le fonder sur des bases dont on ne peut douter. Et alors, les sens pouvant nous tromper – les rêves en sont une représentation- n’existerait- t-il pas d’autres moyens d’accéder à la connaissance ?
Il semble d’abord nécessaire, dans la recherche de l’origine du savoir, de distinguer plusieurs formes d’expériences. Si l’expérience scientifique est indéniablement source de connaissance, les expériences