Toutes oeuvres est un beau mensonge
Lorsque Stendhal qualifie le roman de « mensonge », il fait certainement référence aux Anciens. Platon et Aristote s'intéressaient à la représentation du réel dans la littérature. Dans le livre X de la République, Platon affirmait que « l'art humain est tout au plus une immitation-miroir, à tous coup dégradante ; copie du réel, qu'il déforme par défaut et non par choix, (…) ce sont des apparences, non des réalités ». Aristote, quant à lui, pensait que l'imitation (ou la mimesis) « est une tendance naturelle à l’homme » et que nous y trouvons une source de satisfactions : « les hommes prennent du plaisir aux imitations » (La Poétique). S'inspirant de ces théories, Stendhal reproche au roman de ne donner qu'une vision altérée du réel mais lui reconnaît des qualités esthétiques.
Le romancier n’hésite pas à façonner un univers comme il l’entend car le roman n'a aucune règle d'écriture. Le lecteur peut alors tomber en admiration face à l'architecture de son oeuvre, la fluidité de son style, la richesse de ses