Traduction audiovisuelle
Toute prospective est forcément risquée. Mais en se basant sur des projets en cours, sur des prototypes réalisés, elle est possible. Il est d’ailleurs toujours intéressant de comparer prédictions et réalisations. Qui aurait prévu l’émergence et l’impact de l’informatique grand public en 1980? Il est à la fois loin et proche le temps où certaines compagnies de télévision recouraient encore à des cartes perforées pour sous-titrer, où les sous-titreurs devaient suivre en studio les programmes pour projeter un à un les sous-titres. Ma présentation esquissera quatre types de défis qui se posent aux transferts linguistiques dans l’audiovisuel - celui du numérique, celui de la réception, celui du rapport à la traductologie et celui de la formation.
1. DÉFIS DU NUMÉRIQUE 1.1 Une avancée rapide Une des raisons sans doute qui ont aidé à faire reconnaitre l’importance de la traduction audiovisuelle (TAV) est le passage, dans les années 1990, des équipements analogiques aux équipements numériques, plus rapides, plus flexibles, moins encombrants. D’autres produits ou secteurs ont connu, en parallèle, des ruptures comparables. Qu’on pense, pour transporter des informations entre ordinateurs, à l’avènement grand public d’Internet et du courriel, au passage de la disquette au cédérom et DVD réenregistrables; qu’on pense, pour stocker des informations, à l’utilisation de disques durs informatiques non plus seulement pour les ordinateurs mais aussi pour les lecteurs de musique MP3, les téléphones mobiles, les appareils photos numériques; qu’on pense enfin à la transformation des tubes cathodiques en écrans plats (plasma ou LCD), qui concerne tout autant les écrans d’ordinateurs que les téléviseurs. Dans cette évolution rapide, les cassettes audio et vidéo apparaissent déjà archaïques alors qu’elles ont un temps révolutionné notre rapport à la musique et aux programmes télévisés. La