Introduction : « Nous voulons donner un pouvoir à la république » avec cette phrase prononcée devant le Conseil d’Etat le 27 août 1958, Michel Debré résume la philosophie de la nouvelle Constitution de 1958. 13 mai 1958 révolte de la population européenne à Alger (putsch d’Alger) qui a pour but d'empêcher la constitution du Gouvernement de Pierre Pflimlin, président du conseil, présumé favorable à l’Indépendance de l’Algérie. Cette révolte contamine bientôt la Corse et la métropole craint l’apparition d’une guerre civile. S’en suit une période de trouble puisque le gouvernement était légitime mais qu’une partie du territoire ne lui obéissait plus. Le chef de l’état, René Coty, prend alors une décision pour résoudre cette affaire, faire appel « au plus illustre des français », le général de Gaulle, le personnage politique qui paraît le plus apte à régler la crise. Le 15 mai 1958 Charles de Gaulle se déclare prêt à assumer les pouvoirs de la république, marquant ainsi la fin de sa traversée du dessert de 1953 à 1958. Le 1er juin 1958 de Gaulle se présente devant l’Assemblée et son investiture lui est accordée à 329 voix contre 224. Cependant si le General revient ce n’est pas sans conditions, il veut changer la Constitution selon ses vues afin d’instaurer un gouvernement fort que le parlementarisme rationalisé n’a su appliquer.

I- Base institutionnelle des deux régimes
A) Cause institutionnelle de la fin de la IV.
En douze ans d’existence, la IVème république a connu 24 gouvernements d’une durée de vie moyenne de six mois. La caractéristique principale de ce régime est son manque de stabilité gouvernemental, tout comme l’a également été son prédécesseur la IIIème république. Les gouvernements tombent de la même façon que le faisaient ceux de la IIIème république. Les pères de la Constitution de 1946 avaient, cependant, tenté de pallier ce problème d’instabilité en renforçant les pouvoirs du gouvernement, ce qui est appelé