Travail
Se réduire progressivement (jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien)
Voilà une expression qui, en cette période de crise, pourrait parfaitement s'appliquer à de l'argent placé sur des supports hasardeux, au point de provoquer un très gros chagrin à celui qui voit ainsi ses économies fondre comme neige au soleil.
Certes, on est toujours très triste de voir quelque chose auquel on tient disparaître progressivement et inéluctablement, mais pourtant le 'chagrin' de notre expression n'a strictement rien à voir avec ce chagrin auquel on pense logiquement.
Ce chagrin-là vient en effet du turc 'sagrï' ou 'çâgri' (selon les sources) qui désignait d'abord la croupe d'un animal puis, par métonymie, la peau du même animal.
C'est plus précisément de l'âne ou de la mule, dont la peau est à fois dure et élastique, qu'on tirait la 'peau de sagrin' (au XVIe siècle), devenue la 'peau de chagrin' suite à l'influence du mot usuel 'chagrin', et qui servait à fabriquer des tambours, des chaussures ou des reliures de livres.
Mais pourquoi cette histoire de réduction, me direz-vous ?
Eh bien cela vient du fameux roman « La peau de chagrin » d'Honoré de Balzac dans lequel cette peau est une pièce de cuir magique qui exauce tous les voeux de son possesseur, mais qui, à chaque désir réalisé, voit sa taille diminuer, tout en rongeant progressivement la vie de son propriétaire qui mourra en même temps que la peau disparaîtra suite à un dernier désir satisfait.
« Cette bonne tenue des cours [du coton] est particulièrement bienvenue au Bénin, au Burkina Faso et au Mali qui avaient vu leurs recettes d'exportation se réduire comme peau de chagrin ces deux dernières années