Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route
La citation de Stendhal s’articule autour d’une métaphore. La première phrase propose l’assimilation entre le roman et le miroir que porte un homme dans sa hotte. De là nous pouvons déduire les différentes composantes de cette métaphore filée.
l’homme qui porte le miroir est l’écrivain réaliste ; l’azur des cieux représente l’idéal, social, culturel, le Beau artistique, le politiquement correct, les bonnes mœurs ; la fange des bourbiers de la route représente tout ce qui dans le monde, la société, la politique, est bas et vil, mal considéré ; le grand chemin représente le fil de la vie dans sa plus grande réalité ; l’inspecteur des routes qui laisse le bourbier se former désigne le pouvoir politique, religieux, responsables de la décadence sociale. Dieu ?
Les réalistes sont accusés de développer des sujets bas, or, il se défendent de ne mettre en valeur que la réalité de la vie, de montrer du doigt les injustices, de parler des oubliés et des marginaux.
En utilisant cette métaphore, Stendhal met en valeur le caractère naturel qui porte à représenter la vie ordinaire. Ceux qui les critiquent ferment les yeux sur les réalités sociales, et par là en sont peut-être responsables.
Bien noter la nuance :
Un roman est « un miroir qui se promène sur une grande route »
et non pas :
« un miroir porté par un homme qui se promène sur une grande route »
Il s’agit d’une métonymie : le roman mis à la place de l’homme qui porte le miroir : disparition du romancier derrière son roman (absence du narrateur, récit à la