Une année difficile pour la céramique
Entretien avec Fouad Benzakour, président de l’Apic
Le président de l’Association professionnelle de l’industrie de la céramique est plutôt inquiet quant à l’avenir du secteur. Le bout du tunnel n’est pas prévu pour 2010. Entretien. - L’Economiste: Comment se porte le marché des carreaux au Maroc?-Fouad Benzakour: Le marché de la céramique a terminé l’année 2009 avec une régression nette par rapport à 2008. Les usines sont obligées de stocker malgré l’arrêt de production de 15 jours généralisé qui a été pratiqué par les fabricants au cours du 4e trimestre. Valeur aujourd’hui, la situation ne s’est guère améliorée. Et les usines procèdent encore à des arrêts partiels ou totaux selon l’évolution de leurs stocks.- La protection du secteur a été reconduite jusqu’ à fin décembre 2010. Quel est le bénéfice attendu? - Les mesures de sauvegarde sont reconduites pour une période de 2 ans (2008-2010). C’est très insuffisant car le secteur a demandé une prorogation de 4 ans, c’est-à-dire jusqu’à fin 2012 qui coïncide avec l’ouverture totale prévue par plusieurs accords de libre-échange. Demande motivée par le programme d’ajustement mis en place pour atteindre la compétitivité concurrentielle en 2012. Ce programme a nécessité des investissements qui dépassent 1,6 milliard de DH.Donc nous ne comprenons pas pourquoi le gouvernement n’a pas prorogé jusqu’à 2012, alors que l’Union européenne n’a pas fait d’objection à notre demande lors de la discussion du sujet au niveau de l’OMC. Par ailleurs, les quantités fixées pour le contingentement de 2010 sont exagérées, car elles passent de 8 millions de m² en 2008 à 14 millions de m² en 2010, soit une hausse de 75%, alors que le marché local de la céramique a régressé de 10% au cours de cette période, suite à la crise du secteur de l’immobilier.- La profession s’attend-elle à la reprise suite aux mesures incitatives en faveur des logements économique et social? - Au contraire, nous pensons que