Une oeuvre d'art nous invite-t-elle à nous évader du monde ou à mieux le regarder?
Qu'il soit tableau, musique ou livre, l'art nous touche. De nos jours, il n'y a jamais eu autant de spectateurs dans les salles de cinéma et de visiteurs dans les musées. Pourquoi cet engouement ? Si est une idée qui semble aller de soi aujourd’hui, c’est bien que l'idée que l’art est une sorte de moyen d’évasion. Nous voyons dans l’art une sorte de moyen de nous donner des extases colorées, des extases musicales dont la seule fonction serait de faire oublier cette réalité terne, brutale dans laquelle nous vivons.
La question de fond est donc de savoir quel rapport l’art entretient avec la réalité, s’il est dans son essence de la délaisser, ou si peut-être, l’art recherche à agrandir notre perception du réel. L'art nous permet-il de nous échapper de la réalité ou nous aide-t-il à mieux percevoir le monde qui nous entoure?
En tentant de faire naître le sens de cette confrontation entre ces deux instances, dont il n'est pas absolument clair, nous serons sans doute amenés à une remise en question de la définition d ‘une oeuvre d'art elle-même.
Comme nous avons déjà découvert, on peut considérer une oeuvre d'art de points de vue opposés. Et dans l'approche plus critique, on considère une oeuvre d'art comme la tentative de "évader du monde". Par cette fuite de la réalité on désigne une valeur (il y en a d'autres) pouvant être attribuée à la contemplation esthétique. Par exemple, on dira que le roman dans la littérature est une évasion hors de la réalité, parce qu'il permet de se plonger dans un beau rêve et d'oublier les soucis. Dans cette compréhension de l’oeuvre d'art comme une évasion dans ekstase esthétique il est probablement possible de comparer une oeuvre d'art avec une forme noble de la fuite, à côté d'autres plus médiocres comme l'évasion dans l'alcool ou la drogue.
Mais pour comprendre les raisons probables de cette évasion, essayons d’examiner la signification