Vers une guerre civile syrienne
Lundi dernier la Russie a demandé à la Syrie où la situation est « devenue intolérable et inacceptable » selon Ban Ki-moon, d’accepter « immédiatement » une trêve quotidienne humanitaire de deux heures pour permettre au Comité international de la Croix Rouge l'accès aux blessés et aux civils qui doivent être évacués ; et d’autoriser les manifestants emprisonnés à recevoir des visites. Cette demande ferme de la Russie est en dépit de son veto ainsi que celui de la Chine à toute intervention militaire ; ce dans un contexte ou la crise semble être sans issue et les dégâts tant sur le plan matériel, économique et humain ne cesse de croitre. La question syrienne est pourtant très importante en terme géopolitique en fonction de son partenariat avec l’Iran (faisant partie du croissant chiite), son influence au Liban (appuyant le Hezbollah) et auprès des Palestiniens, et enfin sa position vis-à-vis d’Israël. Le 1er mars, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté une résolution condamnant les « violations de plus en plus graves des droits de l’homme ». L’armée syrienne a repris ce même jour le quartier de Baba Amro, dans la ville de Homs, après plusieurs semaines de violences et le 4 mars, elle a bombardé les villes de Rastan et de al-Koussair. Kofi Annan, émissaire de la Ligue des Etats arabes et des Nations unies, s’est rendu les 10 et 11 mars en Syrie où il a rencontré le président Bachar al-Assad afin de négocier un arrêt des violences, l’ouverture du pays aux missions humanitaires, la libération des prisonniers et la mise en œuvre d’un dialogue politique.
Le 15 mars, l’anniversaire donc du déclenchement de la crise, les Nations Unies estimaient qu’il y avait jusque là au moins 8000 morts et 14 000 personnes en garde à vue. Pourtant le jour a été marqué par des manifestations pro al-Assad. Le jour suivant, les Etats du Golfe ont fermé leurs ambassades à Damas, afin de marquer leur opposition à la répression menée