Victor hugo, actes et paroles i
« La misère » (8 juillet 1849) En France, sous le régime Impérial, s’ouvre le 9 juillet 1849, un débat parlementaire sur les lois relatives à la prévoyance et à l’assistance publique. Victor Hugo, récemment élu à l’assemblée législative, participe à celui-ci et est d’ailleurs le premier à prendre la parole. Son « Discours sur la misère » relève du genre rhétorique délibératif. Hugo exploite le thème de la misère en France et son objectif est d’influencer son interlocuteur dans le but d’agir. Comment Victor Hugo aborde-t-il l’état des lieux sur la misère et quel est la finalité de soulever ce constat ? Dans un premier temps, nous étudieront la preuve pathétique au service de la description de la misère adoptée par Victor Hugo pour dresser l’état des lieux alarmant, puis dans un second temps, nous verrons en quoi le discours s’inscrit dans la rhétorique délibérative et nous étudieront la preuve éthique dans le discours.
I. Le tableau de la misère : la preuve pathétique Le discours de Hugo est tout entier fondé sur la preuve pathétique et cet appel aux émotions de l’auditeur, repose sur une présence dans le discours des sens, essentiellement la vue : il s’agit bien de toucher (movere) très directement l’auditoire par le fait de mettre sous les yeux la misère. Au sein du discours Hugo établit le panorama statique de la misère qui à la fois constitue un objet décrit au sein de discours.
1. Le pathos dans le cadre d’hypotypose
A. Le lexique En effet, l’auteur utilise les champs lexicaux de la tristesse et de la douleur : « mon dieu » (l.6 et l.18), « tristes » (l.6), « souffrantes » (l.9), « guérir le mal » et « plaies » (l. 10), « malheureux » (l.18), « mort de faim » (l.20), « douloureux » (l.22). Ces champs lexicaux sont accompagnés de l’anaphore du mot « misère » (l.1, l.2, l.19) qui accentue la douleur et la tristesse. L’omniprésence de ce mot reflète l’ampleur de