Victor hugo, quatrevingt-treize « gauvain pensif » (p 439 à 441 )
Commentaire composé
Victor Hugo, Quatrevingt-treize
TROISIEME PARTIE, LIVRE SIXIEME
« Gauvain pensif » (p 439 à 441 )
Lantenac est le chef de la contre révolution vendéenne rentré tout exprès d'Angleterre pour mener une lutte implacable contre les républicains. Assiégé, celui-ci se rend après avoir mis sa propre vie en péril pour délivrer de l'incendie du château de la Tourgue des enfants qu'il avait lui même pris en otage. Gauvain son petit neveu, qui avait promis la mort de Lantenac est bouleversé par le geste de celui-ci qui vient ébranler ses convictions. Ainsi l’action est suspendue et s’inscrit dans le texte un intervalle pensif. Il s'agit du monologue au style indirect libre, de Gauvain confronté à un dilemme douloureux sauver Lantenac son grand oncle ou non. Il s'agira dés lors d'évaluer l'intêret de ce monologue tout autant que la portée du dilemme dont il est question.
Dans un premier temps, nous nous attacherons à évaluer les manifestations de ce vif tourment intérieur puis il s'agira de mesurer la cause du tourment c'est à dire l'acte prodigieux de Lantenac et d'en dégager les modalités. Enfin, nous nous interrogerons sur l'universalisation de l'évènement et la portée réflexive qu'il implique.
Il s'agit bien ici d'un monologue intérieur motivé par le douloureux dilemme auquel se trouve confronté Gauvain: sauver ou non Lantenac. On pourra tout d'abord relever le champ lexical de la pensée: « esprit » (l.1,2), « pensée » (l.2), « raisonnement »(l.68),« raison » (l.69 et l.74). La première phrase de notre passage est déjà très explicite: « Gauvain subissait ces spirales vertigineuses de l'esprit revenant sur lui-même, qui font la pensée pareille à la couleuvre » (l.1 à 3) Le choix du verbe « subir » traduit la situation délicate dans laquelle il se trouve, Gauvain est rattrapé par sa conscience qui lui inflige une véritable torture morale. L'assimilation à la couleuvre introduite par le comparant « pareille à