« Vouloir bannir le sport des sociétés contemporaines a-t-il un sens ? » "Le sport consiste à déléguer au corps quelques-unes des vertus les plus fortes de l’âme. ». C’est par ces mots que Jean Giraudoux, partageant l’avis de la majorité des gens, fait l’éloge du sport comme accomplissement de soi. Le sport désigne une activité motrice organisée par des règles qui encadrent des compétitions. Quand elles ne sont pas de l’ordre du simple entretien ou de détente, les activités corporelles, telles que les activités de plein air ou les gymnastiques, dont la pratique a régulièrement augmenté dans les trois dernières décennies, empruntent au sport les valeurs qui le caractérisent. Le sport est présenté en général comme une des voies par lesquelles l’individu contemporain, c’est-à-dire l’homme depuis la Révolution française, accède à sa propre vérité et façonne l’apparence qui lui assure la reconnaissance par les autres. Vouloir le bannir, le supprimer, l’interdire, ce serait alors juger que le sport est néfaste pour la société ou pour l’homme plus précisément et s’opposer ainsi totalement à ses défenseurs. En effet, dans ce sens-là, on peut dresser la liste des faits qui mettent à mal l’éloge du sport et ses effets sur les corps et sur les âmes. Un problème surgit ainsi, sur les véritables mérites du sport tel qui apparaît actuellement, et ses dérives multiples. Egalement, le sens de cette interdiction peut être économique, politique, social ou encore moral. Les dérives actuelles du sport justifient-elles sa remise en question en une abolition complète ? N’existe-il pas des solutions à envisager afin de réconcilier le sport avec ceux qui le critiquent ?
Il s’agira au cours de cette analyse de savoir si les bienfaits attribués au sport résistent aux critiques qui lui sont faites et se poser la question sur la poursuite de sa légitimité en cherchant des solutions adéquates.

Les multiples avantages du sport montrent qu’il est impensable de vouloir