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Introduction

La conviction de Flaubert que la Vérité réside dans les choses, et que tout ce qui vient de l’Homme n’est que mensonge, sert de point de départ de l’analyse des rapports de l’Homme et de la Nature. La Vérité de la Nature ne peut être conçue que dans sa totalité, hors des limites qu’impose la Bêtise humaine, qui veut toujours conclure. Outre l’anthropocentrisme, ce désir de réduire le Tout à une conclusion simple est la caractéristique essentielle du Bourgeois. L’Homme se veut un Absolu, et ainsi il rend l’humanisme narcissique.
En allant de la Nature au Narcisse, l’auteur organise sa réflexion autour trois axes : la Bêtise concluante, l’autolâtrie comme synthèse narcissique et l’opposition de la partie et du tout.
La première partie de l’étude porte sur la question du symbole et de la description, alors que la deuxième porte sur l’analyse du Bourgeois et de la Bêtise.

PREMIER MOMENT
OBJET ET SYMBOLE : LE LANGAGE DES CHOSES MUETTES
PREMIÈRE PARTIE : VÉRITÉ DES CHOSES
La question abordée ici est celle de la description de la Nature, de son statut et de sa portée symbolique.
La critique aborde traditionnellement cette question en étudiant la dimension symbolique de la description – soit qu’elle la considère comme anti-romanesque, soit qu’elle ne la considère qu’un procédé narratif. Mais réduire la description à sa portée symbolique, c’est oublier que Flaubert dénonce l’orgueil de l’Homme qui se met au centre de la Nature. En fait, la description est tautégorique. Elle n’est pas le reflet d’un état d’âme, mais celui de l’état des choses. 1
Cela ne veut pas dire que tout Nature est privée de sens. Mais la description flaubertienne fait une forte distinction, propre aux romantiques, entre l’allégorie, qui renvoie à quelque chose d’extérieur, et le symbole, qui a un sens en lui même. Le sens d’allégorie est conventionnel, il vient de l’homme. Celui du symbole est infini, il vient de Dieu.
C’est cette dimension symbolique