Les travaux de généalogistes, amateurs ou non, sont toujours arides quand ils ne vous présentent que des listes de noms et de dates. Leur mérite consiste à vous situer au milieu d’une famille, à retrouver des liens de parenté tombés dans l’oubli, à remonter parfois assez loin dans l’histoire. Mais c’est bien sec. Illustrée de reproductions de portraits, de documents, de photographies de personnes, maisons, intérieurs, c’est déjà mieux ! Si l’auteur enrichit ses textes de souvenirs et de réflexions, l’ouvrage deviendra alors plus vivant. Mais gare à l’angélisme ! Se présente alors le grave danger de peindre des icônes et de dresser des statues de « commandeur ». Il faut alors redescendre sur terre. C’est le reproche que j’adresserai à la « Généalogie des Cloizeaux » écrite par Jacques des Cloizeaux. C’est un travail important et sérieux. Mais, à la lecture des passages qui se rapportent à ses parents, qui furent mes beaux-parents, j’éprouve le besoin d’introduire mon contrepoint.
En fait, tout avait mal commencé entre mes beaux-parents et moi : la première fois que je suis venue à Villers, pas encore fiancée, mais pour être présentée, je reçus une sorte de camouflet : nous sommes arrivés pour déjeuner un dimanche en 4 CV. Thérèse, en stage à Paris, faisait partie du voyage.
Dès l’arrivée, nous avons été orientés par Bernadette vers le « billard », à une extrémité de la maison. Puis nous avons attendu, attendu, attendu…. Je percevais bien des conciliabules prolongés de l’autre côté de la maison. Enfin ma future belle-mère est arrivée. Nous nous sommes saluées. (Je lui ai même fait une petite révérence dont elle a paru enchantée). Ma belle-mère nous a dit que son mari était un peu souffrant et qu’il n’apparaîtrait pas au déjeuner. Polie, je demandais si c’était grave, si le médecin était venu. – Non...non - Et mon futur beau-père, de la journée n’a pas daigné, ne serait-ce que quelque minutes, sortir de sa chambre ni venir me saluer. J’ai trouvé