xxLxxMENTS DE VERSIFICATION
I. LA RIME
Elle se définit par l’homophonie, entre deux ou plusieurs mots, de leur dernière voyelle tonique (l’accent tonique frappe la dernière voyelle du mot, ou l’avant-dernière, si la dernière est muette) ainsi que tous les phonèmes qui éventuellement la suivent :
Frémissement / gémissement ténèbres / funèbres
Il convient de la distinguer de l’assonance : il y a assonance quand la dernière voyelle accentuée de deux (ou plusieurs) vers est identique, quels que soient les phonèmes qui la suivent :
Nu / dur sourire / mutine
Comme la rime institue une identité des fins de vers, elle est apparue comme une marque spécifique qui délimite la fin du vers.
a) Espèces de rimes
Il existe des rimes féminines et des rimes masculines. Les premières ont la dernière syllabe sonore suivie d’un e muet (rivage/sauvage ; née/année ; gloire/croire). Quelle que soit la disposition des rimes, dans les vers réguliers les rimes masculines doivent alterner avec les rimes féminines (cette règle n’est obligatoire que depuis Malherbe au XVII siècle) :
Jeanne était au pain sec dans le cabinet noir (M)
Pour un crime quelconque, et, manquant au devoir (M)
J’allai voir la proscrite en pleine forfaiture (F)
Et lui glissai dans l’ombre un pot de confiture (F) (Hugo) b) Qualité des rimes
Une seule homophonie caractérise la rime pauvre :
Penser/ verger
Deux homophonies caractérisent la rime suffisante :
Prison/saison
Trois homophonies ou plus caractérisent la rime riche
c) Disposition des rimes
Les rimes sont plates si elles se succèdent dans l’ordre AABB, croisées si elles se succèdent dans l’ordre ABAB, et embrassées si elles adoptent la disposition ABBA. Les rimes sont dites mêlées quand les poètes recourent successivement à ces différentes dispositions au gré d’un effet à produire (La Fontaine)
d) Différentes sortes de rimes
Dans la rime annexée, la rime est reprise en attaque du vers suivant :
Dieu gard’ ma maîtresse et régente
Gente de corps et de