Yrsity
Article rédigé pour la plaquette d’anniversaire des Presses Universitaires de Namur, numéro spécial « Femmes … », parution janvier 2003.
FEMMES ET MÉDIAS
Ne pas changer l’image à coups de projecteur
Superwoman ou ravissante idiote, sois belle et tais-toi. Ainsi se conclut aujourd’hui le duel entre les femmes et les médias. L’image et le pouvoir sont en jeu et pour l’instant, la femme est en échec et mat, paraît-il. Faut-il le croire ? Et à quel prix l’attentisme cédera-t-il ?
Les médias ont ce pouvoir du coup de projecteur. Et les femmes n’ont pas le pouvoir qu’elles méritent. Aussi entre eux, le débat s’est ouvert, depuis bientôt 20 ans. En 1995, à l’occasion de la 4e conférence mondiale sur les femmes, la plate-forme d’actions des Nations Unies a identifié les médias en tant que domaine d’action stratégique, c’est-à-dire à traiter en priorité si l’on veut instaurer l’égalité des sexes. Elle s’était donné pour double objectif : d’une part l’augmentation de la participation et de l’accès des femmes à la formulation et à la prise de positions politiques grâce aux médias et aux nouvelles technologies de la communication, d’autre part la promotion d’une image juste et non stéréotypée des femmes dans les médias. Pour mars 2003, l’International Federation of Journalist (IFJ) annonce au programme de sa commission sur la condition de la femme, la question « femmes, médias et TIC (technologies de l’information et de la communication) ». Les politiques d’égalité des chances ne peuvent pas faire l’impasse sur les médias, dit-on aussi au LEF (Lobby européen des femmes)[1]) : « Ils sont un outil précieux pour soutenir l’égalité des chances entre femmes et hommes. Pourtant, leur pouvoir se retourne souvent contre les femmes, les médias exploitent une image contribuant à renforcer les clichés : objet sexuel, garce dominatrice, femme soumise, ravissante idiote,... ». Ainsi, lorsque l’on évoque les médias et les femmes, il est d’emblée