L'abbaye de thélème
(Thélème en grec signifie : Volonté libre. A l’opposé de toutes les autres.)
Fay ce que vouldras.
Sujet: « Montrer que l’abbaye de Thélème est d’abord le rêve d’un moine émancipé qui s’est affranchi des règles, et une satire de l’institution monastique.»
I. Introduction
Les monastères du moyen âge étaient régis par de multiples règles contraignantes que les moines (et tous les religieux) devaient suivre à la lettre. Nul doute que pour quelques esprits avancés ces règles austères et rudes ne constituaient pas la meilleure approche pour ceux qui cherchaient un Dieu d’amour, de justice et de paix, juste et bon. Mais la plupart de ces gens, même s’ils sentaient que ces doctrines profondément imprégnés d’obscurantisme étaient éloignées de la vie et du bon sens, n’avaient pas toujours les moyens ni la possibilité de remettre en question leurs conditions. Cela était aussi sans doute très dangereux : l’église avait coutume de faire des procès et de punir durement ceux qui s’éloignaient de ses préceptes. Rabelais n’y coupera pas lui non plus : La sortie de chacun de ses livres Pantagruel, Gargantua, le Tiers livre, le quart livre, se finira devant les tribunaux où il fut condamné. Chaque fois pour échapper à son châtiment il du fuir et se réfugier à Metz ou dans des villes plus lointaines.
François Rabelais qui a passé sa vie d’abord comme novice à l’abbaye de Seuilly puis comme moine au couvent de la Baumette (près d’Angers) où il a appris la médecine, le droit, le grec et le latin, critique vivement les moutiers, particulièrement durant l’épisode de Thélème. Il va faire sortir de son imaginaire une vie de couvent qu’il nous décrira à travers les yeux de frère Jean, moine héros des guerres Picrocholines. C’est d’abord le rêve d’un moine émancipé qui s’est affranchi des règles en voulant créer un monde plus pur, plus moral et plus heureux. Un monde surtout dicté par le bon sens et la raison. Un monde de gens équilibrés et