L'affaire lucius valerius priscus
L’enquête de Lucius Valérius Priscus de Christian Goudineau est une fiction, en partie historique, racontant deux complots se déroulant à deux milles années d’écart. L’un prend place à notre époque, en Egypte, où une volumina apparemment très ancienne est retrouvée et traduite. L’autre se passe sous le règne de Tibère, dans la Rome antique, période dont l’auteur est spécialiste[1], et nous emmène dans l’enquête du chevalier Lucius Valérius Priscus à la recherche de la cause de la révolte de plusieurs peuples gaulois (Goudineau a donc écrit cette histoire en connaissance de cause). Au final, les deux histoires se révèlent être le fruit d’un complot ayant le même but dans les deux cas : la puissance et l’argent.
Le travail qui va suivre est une analyse de ce livre. Celle-ci semble nécessaire pour comprendre l’histoire à un degré supérieur, pour mieux apprécier le travail de l’auteur, son intelligence, mais aussi pour engager une réflexion plus poussée sur notre époque, ainsi que sur la course au pouvoir et aux richesses qui semble avoir toujours existé.
Pour réaliser cette tâche, je m’interrogerai tout d’abord sur « l’époque de l’antiquité présentée dans ce roman ». Pour cela, deux questions se posent : « Quel est l’intérêt d’avoir choisi cette époque précise ? » et « Quelles sont les similitudes entre cette époque et la nôtre ? ». Ensuite j’engagerai une réflexion sur le « jeu entre le vrai et le faux, entre la fiction et la réalité, dans le récit enchâssant et dans le récit enchâssé ».
Commençons donc par le contexte historique du récit enchâssé. L’intérêt premier d’avoir choisi cette époque est sans doute, pour l’auteur, sa passion personnelle. Mais, si on creuse un peu plus, il devient évident que cette époque, celle d’un empire dirigé par un homme paranoïaque, celle d’un monde dépourvu de toutes les technologies