L'analyse du contrat de lecture

1540 mots 7 pages
------------------------------------------------- L’analyse du « contrat de lecture » Eliséo Veron

« La lecture, en tant qu’activité signifiante, en tant que processus socio-culturel de « prise » du sens d’un texte, d’un discours (ou, plus en général, d’un média) a eu beaucoup de ma à se constituer comme objet de connaissance. » « Roman Jakobson a été l’un des premiers linguistes à suggérer que le processus de production de phrases et celui de la réception des phrases n’étaient peut-être pas tout à fait de même nature. […] La linguistique a longtemps privilégié la parole sur l’écrit. Une raison additionnelle pour ne pas réfléchir sur le processus de la lecture.» « Des connaissances se sont ainsi constituées, d’une part (et surtout) sur les lecteurs, d’autre part sur les textes, et ces deux savoirs empiriques sont restés séparés. On connait bien qui dit quoi. » « Je prétends qu’il est inutile de chercher une solution à ces problèmes par une accumulation d’informations sur le lectorat, ou par un traitement de plus en plus « raffiné » de ces informations. Tant que le support et ses lecteurs seront conçus comme deux réalités séparées, ces problèmes ne pourront pas être abordées d’une manière satisfaisante : il faut comprendre leur relation, et celle-ci n’est rient d’autre que la lecture, cette pratique sociale qui, jusqu’à maintenant, est restée invisible. » « La relation entre un support et son lectorat repose sur ce que nous appellerons le contrat de lecture. Le discours du support, d’un côté, ses lecteurs, de l’autre, sont les deux « parties » entre lesquelles se noue comme dans tout contrat, un lien, ici la lecture. Dans le cas des communications de masse, bien entendu, c’est le média qui propose le contrat. » « Le succès d’une support de la presse écrite se mesure à sa capacité […] de proposer un contrat qui s’articule aux attentes, aux motivations, aux intérêts, aux contenus de l’imaginaire de la cible visée. » « Il s’agit tout

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