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Et elle se leva. Coupeau, qui approuvait vivement ses souhaits, était déjà debout, s'inquiétant de l'heure. Mais ils ne sortirent pas tout de suite ; elle eut la curiosité d'aller regarder, au fond,derrière la barrière de chêne, le grand alambic de cuivre rouge, qui fonctionnait sous le vitrage clair de la petite cour ; et le zingueur, qui l'avait suivie, lui expliqua comment ça marchait,indiquant du doigt les différentes pièces de l'appareil, montrant l'énorme cornue d'où tombait un filet limpide d'alcool. L'alambic, avec ses récipients de forme étrange, ses enroulements sans fin detuyaux, gardait une mine sombre ; pas une fumée ne s'échappait ; à peine entendait-on un souffle intérieur, un ronflement souterrain ; c'était comme une besogne de nuit faite en plein jour, par untravailleur morne, puissant et muet. Cependant, Mes-Bottes, accompagné de ses deux camarades, était venu s'accouder sur la barrière, en attendant qu'un coin du comptoir fût libre. Il avait un rire de pouliemal graissée, hochant la tête, les yeux attendris, fixés sur la machine à soûler. Tonnerre de Dieu ! elle était bien gentille ! Il y avait, dans ce gros bedon de cuivre, de quoi se tenir le gosier aufrais pendant huit jours. Lui, aurait voulu qu'on lui soudât le bout du serpentin entre les dents, pour sentir le vitriol encore chaud, l'emplir, lui descendre jusqu'aux talons, toujours, toujours,comme un petit ruisseau. Dame ! il ne se serait plus dérangé, ça aurait joliment remplacé les dés à coudre de ce roussin de père Colombe ! Et les camarades ricanaient, disaient que cet animal deMes-Bottes avait un fichu grelot, tout de même. L'alambic, sourdement, sans une flamme, sans une gaieté dans les reflets éteints de ses cuivres, continuait, laissait couler sa sueur d'alcool, pareil à unesource lente et entêtée, qui à la longue devait envahir la salle, se répandre sur les boulevards extérieurs, inonder le trou immense de Paris. Alors, Gervaise, prise d'un frisson, recula ; et elle...
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Au cours du XIXe siècle, plus précisément en 1877, L’Assommoir d’Emile Zola, grand romancier naturaliste, est publié. Cette œuvre fait partie de la série Rougon-Macquart. Dans ce livre, Zola raconte l’histoire de Gervaise, une blanchisseuse. Ses parents sont morts à cause de l’alcool. Elle souffre d’une infirmité qui s’aggrave au fil du temps et elle plonge aussi dans l’alcool. C’est pourquoi elle essaye par tous les moyens d’échapper à la mort mais...
...Dans L'Assommoir, roman qu'Emile Zola fait paraître en 1877 et dans lequel il dépeint la misère sociale et les ravages causés par l'alcool dans le milieu ouvrier, Gervaise, abandonnée par Lantier, se décide à accepter la proposition de mariage de Coupeau. Après le mariage, la noce décide de visiter le Louvre sur la proposition de M. Madinier. Il s'agit d'un des passages les plus ironiques du livre. Zola joue d'une complicité de bourgeois cultivé avec le lecteur et s'amuse de l'inculture des...
...Au milieu de la cheminée, entre deux flambeaux de zinc dépareillés, il y avait un paquet de reconnaissances du Mont-de-Piété, d'un rose tendre. C'était la belle chambre de l'hôtel, la chambre du premier, qui donnait sur le boulevard.
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Extrait 2 Chapitre II
Et elle se leva. Coupeau, qui approuvait vivement ses souhaits, était déjà debout, s'inquiétant de l'heure. Mais ils ne sortirent pas tout de suite ; elle eut la curiosité...
...Gervaise et Coupeau travaillent dur, gagnant de quoi vivre avec un peu plus d'aisance tout en faisant des économies ; mais un jour Coupeau tombe du toit ou il travaillait et se retrouve en convalescence chez lui et devient alcoolique, tout comme son père. Le passage que nous étudions est la contemplation de l’alambic d’un agent de police, qui fabrique de l’absinthe, par Gervaise et ses compagnons. En quoi peut – on dire que cet extrait est caractéristique du naturalisme? En quoi cela nous...
...L’Assommoir est un roman d’Emile Zola publié en 1877 qui compte l’histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire tout en montrant les ravages dus à la misère et à l’alcoolisme. Emile Zola est un écrivain français considérée comme le chef de file du naturalisme. L’extrait qui nous est proposé est une description de la misère vécue au quotidien par Gervaise et son entourage. Zola dénonce la misère par une représentation pathétique en nous plongeant dans le naturalisme de la...
...Commentaire Composé
Dans la préface de ce roman, L’Assommoir, Zola déclare vouloir « peindre la déchéance fatale d’une famille ouvrière, dans le milieu empesté de nos faubourgs. Au bout de l’ivrognerie et de la fainéantise, il y a le relâchement des liens de la famille, les ordures de la promiscuité, l’oubli progressif des sentiments honnêtes, puis comme dénouement, la honte et la mort. » Il est important de rappeler que le romancier naturaliste a, tout d’abord, souhaité...
...Naturellement, à mesure que la paresse et la misère entraient, la malpropreté entrait aussi. On n’aurait pas reconnu cette belle boutique bleue, couleur du ciel, qui était jadis l’orgueil de Gervaise. Les boiseries et les carreaux de la vitrine, qu’on oubliait de laver, restaient du haut en bas éclaboussés par la crotte des voitures. Sur les planches, à la tringle de laiton, s’étalaient trois guenilles grises, laissées par des clientes mortes à l’hôpital. Et c’était plus minable encore à...
...homme et projette ses aspirations plus ou moins conscientes sur le spectacle qui lui est offert.
Néanmoins, le lecteur prend conscience des commentaires maladroits de Gervaise et comprend, de ce fait, que le portrait est perçu avant tout, à travers le prisme de son regard. En effet, le style de Zola reproduit par ses répétitions ou ses commentaires maladroits ou familiers l’expression d’une fascination qui ne trouve pas vraiment ses mots comme l’expression...