L'envers et l'endroit camus étude

1898 mots 8 pages
En 1947, Albert Camus, âgé de 24 ans, publie à Alger, grâce à l’éditeur Charlot, un premier ouvrage, L’Envers et l’Endroit. Ce recueil de cinq essais bénéficie d’un apprentissage réfléchi de l’écriture. A l’origine, le choc d’un roman, La Douleur d’André de Richaud, « le premier, raconte le jeune auteur, à me parler de ce que je connaissais : une mère, la pauvreté, les beaux soirs dans le ciel », bref, « l’envers et l’endroit » d’une enfance vécue dans les rues populeuses de Belcourt. Soucieux de dispenser, à son tour, la « délivrance » d’un tel « ordre de vérité », Camus, sévère pour Hugo ou Zola, « spéculateurs de la misère », consulte les « voix de son quartier pauvre », dont il compose un recueil. Il entend que la sienne, éperdue de respect, ne soit plus qu’«une voix songeuse, comme voilée, qui récite, qui se parle plus qu’elle ne parle ». D’où le récitatif à l’honneur dans les essais de L’Envers et L’Endroit.
Dans le premier, qui en affiche le nom, l’« ironie » ne serait pas l’ironie si elle n’autorisait un discours dont la signification, tôt ou tard, se renverse. L’aliénation spirituelle d’une « vieille femme qui ne pensait pas », semble vouée définitivement à la dérision de l’entourage. Délaissant l’aïeule pour le cinéma du quartier, il décrète plaisamment qu’« elle aime rester dans le noir ». Un jeune homme, cependant, la prend assez au sérieux pour amorcer, non sans peine il est vrai, un geste de compassion. Derrière à l’« envers », cruellement évident, semble pointer un « endroit » de la scène : la lueur, ô Verlaine, du « brin de paille dans l’étable » ? Dans un second développement du même essai, c’est la voix de « l’homme qui était né pour mourir » qui s’écoute. La vieillesse, de nouveau, dans une solitude préfigurant l’effacement total de la mort, s’expose à l’« ironie des regards », à la « brusquerie moqueuse » de tous. Le vieux ne se laisse pourtant pas mourir sans bouger. Dans la rue, parcourue « d’un pas d’âne au labeur », il ne se sent pas seul,

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