L'environnement en france se degrade
Littoral défiguré, eau polluée, catastrophes naturelles et technologiques, la santé du pays reste chancelante, selon l'Institut français de l'environnement
Comme il tombe à pic, ce diagnostic écologique de l'Hexagone, porté par l'Institut français de l'environnement (Ifen) ! Une merveilleuse coïncidence pour notre nouvelle ministre de l'Ecologie, Roselyne Bachelot, qui débarque, toute pimpante, dans un secteur qu'elle aborde avec l'enthousiasme d'un explorateur mettant le pied sur un continent inconnu. Au moins, « L'environnement en France » lui aura permis de découvrir un pays dont la santé s'est progressivement dégradée depuis le précédent check-up établi par l'Ifen en 1998.
La France écologique aurait, en effet, mal supporté la reprise de la croissance économique sous les socialistes, laquelle s'est manifestée par un regain de l'activité industrielle, la hausse de la consommation, l'extension des transports, l'accroissement de la construction, l'affluence touristique. Que d'activités stressantes pour l'environnement !
Parmi les multiples sujets d'inquiétude, l'incapacité de l'Etat à enrayer l'empoisonnement progressif des rivières et des nappes phréatiques par les nitrates pose réellement un problème. C'est bien simple, entre 1992-1993 et 1997-1998, une augmentation de la pollution azotée a été observée dans la moitié des captages d'eau. A tel point que, pour plus de la moitié des nappes phréatiques, le seuil maximal admissible de 50 milligrammes par litre est irrésistiblement approché. Celui-ci est même franchi dans un point de mesure sur dix !
Conséquence, à la demande de Bruxelles, la France a dû classer la moitié de sa surface agricole en zone vulnérable, nécessitant des mesures urgentes. Cette liste rouge comprend une grande partie de l'Alsace, du département du Nord, de la Picardie, de la Normandie, de l'Yonne, de la Seine-et-Marne, de la Beauce, des Pays de la Loire. Et, bien évidemment, la totalité de