L'esclavage n'a pas disparu. Selon le Bureau international du travail (BIT), au moins 12,3 millions d'hommes, femmes et enfants sont victimes du travail forcé dans le monde -esclaves domestiques, serfs opprimés sur un lopin de terre, petites mains soumises dans un atelier. Ce chiffre comprend les 2,4 millions de victimes de la traite des êtres humains, dont prostituées et clandestins pris dans les filets de mafias internationales. Pour la première fois, ce rapport, publié il y a un an, fournit une estimation des gains réalisés grâce à l'esclavage moderne : 32 milliards de dollars par an, soit une moyenne de 13 000 dollars par victime. [...] En France, le Comité contre l'esclavage moderne (CCEM) a vu le jour en 1994. Ses interventions répondent à cinq critères : confiscation du passeport ou des papiers d'identité ; séquestration totale ou partielle ; conditions de travail et d'hébergement contraires à la dignité humaine ; rupture des liens familiaux ; isolement culturel. Sur ces bases, le CCEM a constitué, depuis 1998, sept cent trente-neuf dossiers, dont une trentaine portés devant les tribunaux chaque année. Les victimes hésitent souvent à porter plainte contre leurs bourreaux, qui généralement bénéficient d'un fort statut social -parmi ceuxci les diplomates exploitant leurs bonnes ne sont pas rares. Et puis les lacunes du droit hexagonal sont une autre dissuasion. Le 26 juillet 2005, la Cour européenne des droits de l'Homme a condamné la
France face à Henriette Siliadin. Cette décision, comme le note le commissaire européen aux droits de l'Homme dans son rapport de février dernier, rappelle que l'esclavage et la servitude ne sont pas "en tant que tels réprimés par le droit pénal français". Les ressorts juridiques de ce dossier sont plus compliqués que l'affaire proprement dite, d'une triste simplicité
L'esclavage, une "chose criminelle" (Schoelcher)
Séance 7. Evaluation : écriture d'invention.
Objectif :
Exploiter les connaissances acquises