L'espace dans fin de partie de beckett
Nous sommes dans un espace intérieur, dans un lieu abstrait (aucune indication géographique). Il est vide. Vide de couleurs : Seul le gris est présent. Vide de mobilier. L'espace extérieur est suggéré. Les petites fenêtres donnent l'idée d'étroitesse, d'inaccessibilité, d'enfermement.
Ce lieu vide, paradoxalement, est structuré par la symétrie et la géométrie. La reprise mot pour mot identique dans la didascalie de certains passages, aboutit à une gestuelle mécanique et non naturelle ; un automatisme. La gestuelle de Clov structure abstraitement l'espace par un plan de lignes horizontales / verticales : Pantomime (Jeu de scène strictement gestuel)
On trouve par ailleurs les thèmes de la vétusté : les "vieux" draps, Hamm est vieux. Et de l'immobilité : Les déplacements sont difficiles (les personnages sont infirmes), on ne sort pas de l'endroit (scène fixe), immuable (qui ne peut être bougé, changé)
Il s'inscrit dans l'espace l'idée de ce qui n'est plus humain : Les poubelles (là où l'on met les déchets), le tableau retourné (absurde et illogique : Le tableau est là pour décorer mais il représente quelque chose qu'ici, personne ne voit; Il n'a pas de sens)
Le milieu ne représente pas le réel. Le soucis majeur est peut être justement de ne pas le représenter. Le décor minimaliste représente-t-il la misère ? La fin du monde ? Un refuge ? Aucune cause n'explique cet épuisement -dans tous les sens du terme- des personnages et des choses qui dépérissent.
Cette didascalie longue est peu commune. Elle est texte, pas seulement outil. Elle est construite et instaure un paradoxe. Elle construit un univers de déconstruction.
La didascalie fait entendre le silence qui y est très important. Cela privilégie l'action (paradoxe du silence qui dit, qui parle). Pourtant, il n'y a pas d'action : Clov regarde par la fenêtre mais comme il n'y a rien à voir, il n'y a pas