L'espace public et la démocratie radicale
L’espace public et la démocratie radicale
[pic] Habermas, né en 1929 près de Cologne, est un philosophe allemande, héritier de l’Ecole de Francfort. Sa philosophie est profondément marquée par Kant, Marx ou encore Weber. Habermas traite d’abord de l’émergence et du développement de l’espace public à travers son ouvrage L'espace public : archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, paru en 1962. A cette période là, la philosophie d’Habermas se caractérise par un certain pessimisme historique car il considère que l’espace public est en déclin et qu’il a perdu ses fonctions critiques. En effet, Habermas parle de « perversion de l’espace public qu’ont connu les sociétés du capitalisme avancé »[1]. Quelques décennies plus tard pourtant, Habermas change de ton avec sa philosophie de la démocratie radicale qui repose sur la capacité rationnelle et critique d'une société civile qui est la source ultime de légitimité démocratique. A travers deux extraits d’ouvrages que sont « l’espace public » d’Habermas et « sociologie de la modernité » de D. Martuceli, nous allons dans un premier temps analyser la conception d’Habermas de l’espace public et son déclin supposé avec la modernisation des sociétés. Dans un second temps, nous allons analyser la conception habermassienne de la démocratie pour enfin porter un regard critique, dans un troisième temps, sur la philosophie d’Habermas et sa mise en perspective dans le monde actuel.
Pour Habermas, l’émergence de l’espace public remonte au début du capitalisme aux alentours du XIIIe siècle avec le développement des échanges marchands et des échanges d’informations et avec la naissance d’une nouvelle classe sociale en conflit avec le pouvoir en place. Habermas parle en effet d’une « dualité qui oppose (dès le XIIIe siècle) les différents états disposant d’un pouvoir quelconque et le Prince »[2]. Ceci marque une véritable rupture avec les rapports féodaux dans la