L'espagne en 1936
Introduction
La seconde République, qui s’autoproclame dans sa constitution « République des travailleurs » (ou « des professeurs »), ne représente pas en 1931, à la suite des élections du 14 avril, qu’un simple changement de régime politique, on passe de la monarchie d’Alphonse XIII doublée de la dictature de Primo de Rivera à une république. Celle-ci, présidée par Niceto Alcalá Zamora (1877-1949), va supposer également l’adoption d’un ensemble de réformes économiques, sociales, éducatives visant à moderniser et à transformer en profondeur le pays. En effet au début de la décennie des années 1930, l’Espagne se retrouve sans services publics efficaces, sans réseau satisfaisant de communications, avec un secteur d’enseignement public embryonnaire, un système fiscal archaïque et un Etat dont la direction dépend en dernier recours de la conclusion d’alliances éphémères entre groupes d’intérêts. La société n’est traversée que par deux hiérarchies : l’armée et l’Eglise, une telle situation fonde la prétention de ces deux institutions à représenter l’unité et la légitimité nationale et explique qu’aucune des deux ne tolèrent la remise en question de ce monopole par un pouvoir civil. L’expérience politique de la Seconde République en Espagne emmène au pouvoir un régime qui, pour la première fois, prend acte d’un pluralisme de la société espagnole et lui offre des moyens légaux d’expression et de participation politique. C’est l’aboutissement d’un processus historique de démocratisation et de modernisation politique. La constitution dont elle permet l’élaboration devient une des plus démocratique d'Europe. Elle reconnaît les droits fondamentaux (expression, réunion, association), esquisse une nouvelle organisation territoriale et instaure un régime parlementaire. Elle se caractérise par des principes laïcs affirmés (mariage civil, droit au divorce) et donne le droit de vote aux femmes. Or le climat européen, voir mondial n’aide pas à la stabilité du