L'immigration en angleterre
Prisonnier de sa fidélité au modèle multiculturel, le rapport Blunkett laisse vite apparaître ses limites. La connaissance de la langue anglaise sera un atout souhaitable dans l'examen de candidature à la nationalité. Mais pas indispensable, contrairement à ce que recommandent certains députés, y compris travaillistes. «Ce serait du colonialisme linguistique (sic)», dénonce une association de défense des droits des immigrants. A l'encontre de la mouvance fondamentaliste, qui jouit, à Londres, d'une liberté d'expression unique en Europe, il est suggéré de «décourager» le recrutement de responsables religieux «qui n'ont pas vécu en Grande-Bretagne et qui peuvent avoir une connaissance très limitée de la société britannique et de nos valeurs fondamentales». Et de leur substituer des imams qui manifestent une «compréhension et une appréciation de la culture britannique». Par quels moyens? Mystère. Le même texte appelle les «communautés», principalement originaires du sous-continent indien, à un «débat» sur les «mariages arrangés» - souvent forcés - avec des jeunes femmes choisies dans le pays d'origine. C'est un peu court. C'est déjà trop, pour certains. «Il est regrettable de politiser le processus d'intégration, critique Don Flynn, au Joint Council for the Welfare of Immigrants. Prenez la notion de mariage arrangé: elle évolue avec les nouvelles générations.» Pour d'autres, la question n'a toujours pas été